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d’abord les divers caractères des hommes. On peut rapporter toutes âmes humaines à trois classes principales. La première comprend celles qui sont en état de saisir aisément les vérités abstraites, qui demandent un entendement pur et dégagé de l’imagination. La seconde est de celles où l’imagination agit davantage et qui s’occupent principalement à découvrir l’ordre et les beautés qui se présentent dans les choses de fait, dans les objets qui existent. Nous rangeons dans la troisième classe ces âmes qui n’ont que peu ou point d’idées distinctes. Les philosophes ont remarqué que la connaissance de la vérité est une source de plaisir. De là vient que les âmes de la première et de la seconde classe tirent leur nourriture de la considération de la vérité. Celles surtout de la première classe goûtent une satisfaction infinie dans les vérités pures et abstraites de la métaphysique. Quand un homme de cet ordre lit les ouvrages métaphysiques de Wolf, il y trouve plus d’agrément que dans toute autres occupation, car ce sont là les opérations auxquelles son âme est naturellement disposée. Les choses sensibles affectent davantage les âmes de la seconde classe. Leur imagination