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prépare pour sa nourriture, il aperçoit les fleurs dans toute leur pompe et plus brillantes que le plus superbe monarque de l’univers ne peut l’être dans toute sa gloire. Vers l’été, où les regards de l’homme se tournent principalement sur les semences, mille belles fleurs s’offrent encore pour le réjouir. Une espèce succède à l’autre, chacune suivant son ordre, aussi loin que la vue de l’homme peut s’étendre. Quand les frimas de l’hiver viennent nous renfermer dans nos maisons, afin qu’après les avoir essuyés nous soyons plus sensibles à l’impression que feront sur nous au printemps suivant les beautés de la nature, il croît pourtant pendant ce temps-là d’autres productions qui ne frappent pas la vue de l’homme mais qui ont leur utilité. Nous apercevons donc ici de nouveau, mon cher ami, que le plaisir de l’homme est une des fins que Dieu s’est proposées en réglant l’ordre de la nature.

Telle est la loi suivant laquelle le Créateur a rangé l’ordre de la nature. Tout y concourt, autant qu’il est possible, à procurer la nourriture aux hommes et aux animaux et à ouvrir de plus aux premiers une source seconde