Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/133

Cette page n’a pas encore été corrigée

On a vu avec les lunettes d’approche que ce n’étoit qu’un amas de montagnes beaucoup plus hautes que les nôtres, fort pointues, & apparemment fort sèches ; & par cette disposition la surface d’une planète est la plus propre qu’il se puisse à renvoyer la lumière avec beaucoup d’éclat & de vivacité. Notre Terre, dont la surface est fort unie auprès de celle de Vénus & en partie couverte de mers, pourroit bien n’être pas si agréable à voir de loin. Tant pis, dit la Marquise, car ce seroit assurément un avantage & un agrément pour elle que de présider aux amours des habitants de Vénus, ces gens-là doivent bien entendre la galanterie. Oh ! sans doute, répondis-je, le menu peuple de Vénus n’est composé que de Céladons & de Silvandres, & leurs conversations les plus communes valent les plus belles de Clélie. Le climat est très favorable aux amours, Vénus est plus proche que nous du