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obscurément, c’est seulement ne point lire sans se représenter nettement ce qu’on lit. Je ne demande aux Dames, pour tout ce systême de Philosophie, que la même application qu’il faut donner à la Princesse de Clèves, si on veut en suivre bien l’intrigue, et en connaître toute la beauté. Il est vrai que les idées de ce Livre-ci sont moins familières à la plupart des femmes que celles de la Princesse de Clèves, mais elles n’en sont pas plus obscures, et je suis sûr qu’à une seconde lecture tout au plus, il ne leur en sera rien échappé.

Comme je n’ai pas prétendu faire un système en l’air, et qui n’eût aucun fondement, j’ai employé de vrais raisonnemens de physique, et j’en ai employés autant qu’il a été nécessaire. Mais il se trouve heureusement dans ce sujet que les idées de Physique y sont riantes d’elles-mêmes, et que, dans le même temps qu’elles contentent la raison, elles donnent à l’imagination un spectacle qui