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J’avoue que je m’étois trompé, répondis-je, je ne songeois qu’à la situation où est le Soleil, et non à l’effet de sa lumière ; mais vous qui me redressez si à propos, vous voulez bien que je vous dise que vous vous êtes trompée aussi ; les habitants du Soleil ne le verroient seulement pas. Ou ils ne pourroient soutenir la force de sa lumière, ou ils ne la pourroient recevoir, faute d’en être à quelque distance, et, tout bien considéré, le Soleil ne seroit qu’un séjour d’aveugles. Encore un coup, il n’est pas fait pour être habité ; mais voulez-vous que nous poursuivions notre voyage des mondes ? Nous sommes arrivés au centre qui est toujours le lieu le plus bas dans tout ce qui est rond, et je vous dirai, en passant, que pour aller d’ici-là, nous avons fait un chemin de trente-trois millions de lieues, il faudroit présentement retourner sur nos pas, et remonter. Nous retrouverons Mercure, Vénus, la Terre, la Lune, toutes planètes que nous avons visitées. Ensuite c’est Mars qui se présente. Mars n’a rien de curieux que je sache, ses jours sont de plus d’une demi-heure plus longs que les nôtres, et ses années valent deux de nos années, à un mois et demi près. Il est cinq fois plus petit que la Terre, il voit le Soleil un peu moins grand, et moins vif que nous ne le voyons ; enfin Mars ne vaut pas trop