Page:Fontenelle - Œuvres de Fontenelle, Tome III, 1825.djvu/77

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XVII.

Dans ce même cas, les tourbillons cartésiens ne réussiraient pas non plus. Il faut, pour les mettre en action continue, qu’ils tendent toujours par eux-mêmes à s’agrandir, et qu’ils s’en empêchent toujours les uns les autres. Or, il est aisé de voir que des vides semés entre eux les détruiraient, en les empêchant d’être comprimés de toutes parts ; que quelques uns étant détruits les premiers, les autres le seraient plus facilement, et toujours plus facilement, etc. Dans le cas précédent, le monde se pétrifiait ; dans celui-ci, il s’évapore.


XVIII.

Comme on ne lui voit absolument aucune disposition à l’un ni a l’autre de ces deux accidens, il s’ensuit que L’espace réel ou le vide n’existe pas, même dans le système newtonien, où il est cependant si établi et si dominant. Je puis ajouter qu’il n’est pas besoin, pour l’action perpétuelle et réciproque des tourbillons cartésiens, que la matière soit infinie ; car, ne le fût-elle pas, les derniers tourbillons et les plus extérieurs de ce grand tout, n’auraient pas plus de facilité à s’étendre, puisqu’il n’y aurait pas d’espace au-delà d’eux.


FIN DE LA THEORIE DES TOURBILLONS