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sible qu’on ne les reconnût et qu’on ne les démêlât souvent ; et comme la loi de l’attraction, selon les Newtoniens, n’est pas la simple raison inverse des distances, mais celle de leurs carrés, tous les inconvéniens en deviendraient encore beaucoup plus forts et plus marqués ; la cohésion de deux corps qui se toucheraient, deviendrait d’autant plus invincible à toute force finie, etc. On le verra aisément, pour peu qu’on soit géomètre.


VI.

Quand on veut exprimer algébriquement ou géométriquement des forces physiques et agissantes dans l’univers, et qui ont nécessairement, par leur nature, de certains rapports, et sont renfermées dans certaines conditions, il ne suffit pas d’avoir bien fait un calcul dont le résultat sera infaillible, et sur lequel on sera sûr de pouvoir compter ; il faut encore, pour contenter sa raison, entendre ce résultat, et savoir pourquoi il est venu tel qu’il est. Ainsi, dans la théorie précédente (8. 14.), on a trouvé, non-seulement que la force centrifuge renferme le carré de la vitesse, mais encore pourquoi elle le renferme nécessairement. Ici, je demande pourquoi l’attraction suit les carrés des distances plutôt que tout autre puissance ? Je ne crois pas qu’il fût aisé de le dire.


VII.

Du moins est-il bien certain que cette loi des carrés ne suffirait pas pour expliquer plusieurs phénomènes de chimie si violens, que les plus hautes puissances de