Page:Fontenelle - Œuvres de Fontenelle, Tome III, 1825.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mais enfin il y a quelque hauteur où elle recommence à être sans mélange de matière atmosphérique ; et il faut voir si cette hauteur peut être en quelque sorte déterminée, ou seulement conjecturée.

146.Puisque le passage de la circulation solide de l’atmosphère à la fluide de la pure matière éthérée se fait perpétuellement et constamment, il faut qu’il se fasse sans trouble, sans chocs de mouvemens contraires, par des degrés les plus doux qu’il se puisse. D’abord, la matière atmosphérique est plus atmosphérique à mesure qu’elle est plus basse, et toujours plus mêlée de matière éthérée à mesure qu’elle s’élève davantage, ce qui, comme on voit, dispose tout le reste à n’être plus que matière éthérée.

D’un autre côté, il faudrait que la vitesse de la circulation solide et celle de la circulation fluide pussent venir à s’accorder dans quelqu’un des cercles supposés, c’est-à-dire, à y être égales, ou du moins peu inégales, et alors il y aurait une certaine hauteur, un certain cercle où se ferait le passage de la circulation solide, ou mêlée à la circulation entièrement fluide.

Mais sur cet article des vitesses, il ne parait pas d’abord que les deux circulations puissent jamais se concilier. La solide est croissante comme les nombres naturels, la seconde décroissante en raison inverse des racines carrées de ces nombres, de sorte que l’une est toujours d’autant plus petite par rapport à l’autre, qu’elles sont plus avancées dans leur cours.

147.Cela sera toujours exactement vrai, et les deux vitesses ne pourront jamais s’accorder, si on conçoit qu’elles commencent l’une et l’autre par un même de-