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pothèse présente. L’axe de l’écliptique, ou celui de la circulation de la terre que nous avions supposé immobile, ne le sera pas parfaitement, et participera un peu au mouvement de l’autre axe, qui est celui de l’équateur et de la rotation ; ce qui est vraisemblable, car certainement ce nouveau mouvement, tel qu’il devrait être sur le pied de ce qu’on en connaît jusqu’ici, serait très lent par rapport à l’ancien : sa révolution ne pourrait être aux 25,200 ans du mouvement apparent des fixes, que comme 1 à 205.

142.Cela ne conclut pas que l’écliptique, qu’on supposerait partie d’abord d’une position perpendiculaire à l’équateur, dut, dans le cours de 5 millions 166,000 ans, qui sont le produit de 25,200 par 205, s’approcher toujours de l’équateur, se mettre dans son plan, passer ensuite au-delà, et se remettre dans sa première position. Il se peut très bien que l’écliptique ne s’avance vers l’équateur que jusqu’à un certain point, qu’ensuite elle retourne au point d’où elle était partie, et toujours ainsi de suite, en faisant des oscillations qui dureront des milliers d’années. Mais d’en vouloir deviner toutes les causes, ce serait trop s’abandonner aux conjectures.

143.En général, il est certain que l’ordre, l’uniformité, la constance, la longue durée des mouvemens célestes demandent un grand équilibre universel, qui se subdivise même en plusieurs équilibres particuliers. Un équilibre ne peut être formé que par deux forces égales. D’ailleurs, ces équilibres ne sont pas des repos, des cessations de mouvemens ; au contraire, ils s’accordent avec des mouvemens très vifs, très rapides, toujours subsistans. Il faut donc que des forces égales ne laissent