Page:Fontenelle - Œuvres de Fontenelle, Tome III, 1825.djvu/53

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

finies, dont notre soleil est un des foyers, il me semble que c’est là un reste du système de Ptolomée, bien naturel à la vérité, où l’on se fait le centre de tout. Il n’y a point de mouvement céleste qui ne puisse être rapporté par nous à tel point du ciel qu’il nous plaira : mais afin qu’il s’y rapporte naturellement, il faut du moins que ce point soit dans le plan d’une couche décrite autour de lui par le corps mu. Or, on ne peut savoir qu’une courbe soit circulaire, ou au moins rentrante, si l’on n’a vu le même corps y revenir ; mais on n’est pas encore sur d’avoir vu deux fois la même comète. Maintenant que l’on observe, et en plus de lieux, et mieux que jamais, on commence à croire qu’il y a des comètes tous les cinq ans et demi : en voila beaucoup ; et plus il y en aura, moins il y aura d’apparence qu’elles décrivent toutes des courbes autour du soleil, et plus il sera difficile de reconnaître celles qui seraient les mêmes. Ne précipitons rien, s’il se peut.

137.Il y a un fait bien constaté en astronomie, dont la cause, telle que nous l’imaginons, en conséquence de tout ce qui a été dit, serait l’émission des jets.

Anciennement on croyait les étoiles fixes, absolument ; et on y était assez bien fondé : mais on s’est aperçu, il y a environ deux mille ans, qu’elles ont un mouvement, non pas mouvement qui les fasse changer de place entre elles, mais qui les fait aller toutes ensemble d’occident en orient, toujours parallèlement a l’écliptique ou orbite de la terre ; de sorte que l’étoile de la constellation d’Aries, qui était autrefois à l’intersection de l’écliptique et de notre équateur, n’y est plus, mais s’est avancée vers l’orient, sans sortir du