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133.Le tourbillon solaire reçoit, non de toutes parts, mais de plusieurs endroits de sa circonférence, des jets de matière étrangère, qui ont des directions différentes, et souvent opposées, ou, à peu près, prises deux, à deux. Lui-même il en peut rendre aux tourbillons environnans, différens de ceux dont il en reçoit ; et au lieu que les premiers jets avaient leur direction de sa circonférence à son centre, ces seconds auront la leur du centre à la circonférence. Ces courans, qui ne doivent faire qu’un petit volume par rapport au volume total du tourbillon, sont séparés les uns des autres par d’assez grands intervalles ; ils peuvent avoir des vitesses différentes jusqu’à un certain point. Maintenant, que l’on conçoive les couches qui portent nos six planètes, et qui, dans un milieu parfaitement uniforme, auraient eu un cours parfaitement circulaire, peuvent-elles l’avoir encore dans un milieu inégal et mêlé, tel que nous venons de le représenter ? Pourraient-elles même conserver leur figure sphérique sans altération, surtout quand elles seraient attaquées par des courans différens de la manière exposée dans les articles 117 et 120 ? Voilà le principe général des différentes ellipticités des planètes, promis dans l’article 124. Il est aisé devoir en gros, d’un seul coup d’œil, qu’il en doit naître un prodigieux nombre de variétés possibles. C’en sera une, et peut-être la plus singulière de toutes, que l’ellipse ou orbite de Vénus seule restée cercle presque parfait (124).

134.On sait par observation à quels lieux du firmament répondent dans les orbites planétaires les aphélies, ou plus grandes distances de chaque planète au soleil. Ceux de Mercure , de Vénus et de Saturne sont