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grands fleuves, mais l’un plus profond que l’autre, qui couleraient de la même vitesse le long des deux côtés d’un grand bâtiment ; certainement il serait plus attaqué et plus endommagé par le fleuve le plus profond.

112.Le peu de différence de la circulation et de la rotation de Jupiter, conduit à croire que ces deux grandeurs pourraient quelque part se trouver parfaitement égales. Ainsi quand, pour expliquer pourquoi la lune présente toujours la même face à la terre, on a supposé sa rotation égale à sa circulation, on n’a fait qu’une hypothèse très admissible.

113.Il est vrai aussi que la lune pourrait n’avoir point de rotation. Son diamètre, qui n’est que le quart de celui de la terre, est assez petit.

114.Le plan du grand cercle ou de l’orbite, dans laquelle une planète fait sa circulation autour du centre du tourbillon solaire, est son plan de circulation, et la perpendiculaire, tirée de ce centre sur le plan de l’orbite de la planète, est son axe de circulation. Le plan du plus grand cercle que décrive la surface de la planète dans sa rotation, ou, ce qui est le même, le plan de son équateur, est son plan de rotation et la perpendiculaire tirée du centre de la planète sur ce plan, et qui ne peut être que la droite qui joint les deux pôles de l’équateur, est l’axe de rotation. Dans l’hypothèse du tourbillon parfaitement sphérique, Les deux plans et les deux axes de circulation et de rotation, ne doivent pas être différens : on ne voit aucun principe qui les sépare ; et les deux mouvemens, qui ne sont alors que le même autant qu’il est possible, s’en exécuteront plus facilement. Jupiter est à peu près dans ce cas : son axe de rotation est presque perpendiculaire à son or-