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trouvèrent point dans un coffre bien fermé et bien scellé où il les avait fait apporter de Préneste à Rome, et qui se retrouvèrent dans ce même coffre dès qu’on les eut reportés à Préneste.

À ces sorts de Préneste et à ceux d’Antium, il y faut ajouter les sorts du temple d’Hercule, qui était à Tibur.

Pline le Jeune décrit ainsi l’oracle de Clytomne, dieu d’un fleuve d’Ombrie : « Le temple est ancien et fort respecté. Clytomne est là habillé à la romaine. Les sorts marquent la présence et le pouvoir de la divinité. Il y a à l’entour plusieurs petites chapelles, dont quelques-unes ont des fontaines et des sources ; car Clytomne est comme le père de plusieurs autres petits fleuves qui viennent se joindre à lui. Il y a un pont qui fait la séparation de la partie sacrée de ses eaux d’avec la profane. Au-dessus de ce pont on ne peut qu’aller en bateau ; au-dessous, il est permis de se baigner. »

Je ne crois point connaître d’autre fleuve que celui-là qui rende des oracles ; ce n’était guère leur coutume.

Mais dans Rome même, il y avait des oracles. Esculape n’en rendait-il pas dans son temple de l’île du Tibre ? On a trouvé à Rome un morceau d’une table de marbre où sont en grec les histoires des trois miracles d’Esculape. En voici le plus considérable, traduit mot à mot sur l’inscription : « En ce même temps il rendit un oracle à un aveugle nommé Caïus : il lui dit qu’il allât au saint autel, qu’il s’y mît à genoux et y adorât ; qu’ensuite il allât du côté droit au côté gauche, qu’il mît les cinq doigts sur l’autel, et enfin qu’il portât sa main sur ses yeux. Après tout cela, l’aveugle vit ; le peuple en fut témoin et marqua la