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quand ils viennent aux temples, encore ne veut-il pas qu’on les aille recevoir plus loin que le vestibule. Il défend à ces gouverneurs, dans cette occasion, de faire marcher devant eux des soldats, parce qu’alors ils ne sont que des personnes privées, mais il permet aux soldats de les suivre, s’ils veulent. Avec ses soins et cette imitation du christianisme, Julien, s’il eût vécu, eût apparemment retardé la ruine de sa religion, mais Dieu ne lui laissa pas achever deux années de règne.

Jovien, qui lui succéda, commençait à se porter avec zèle à la destruction du paganisme ; mais en sept mois qu’il régna, il ne put pas faire de grands progrès.

Valens, qui eut l’empire d’Orient, permit à chacun d’adorer tels dieux qu’il voudrait et prit plus à cœur de soutenir l’arianisme que le christianisme même. Aussi, pendant son règne, on immolait publiquement et on faisait publiquement des repas de victimes immolées. Ceux qui étaient initiés aux mystères de Bacchus les célébraient sans crainte ; ils couraient avec des boucliers, déchiraient des chiens et faisaient toutes les extravagances que cette dévotion demandait.

Valentinien, son frère, qui eut l’Occident, fut plus zélé pour la gloire du christianisme ; cependant, sa conduite ne fut pas aussi ferme qu’elle eût dû être. Il avait fait une loi par laquelle il défendait toutes les cérémonies nocturnes. Prétextatus, proconsul de la Grèce, lui représenta qu’en ôtant aux Grecs ces cérémonies auxquelles ils étaient très attachés, on leur rendait la vie tout à fait désagréable. Valentinien se laissa toucher et consentit que, sans avoir d’égard à sa loi, on pratiquât les anciennes coutumes. 11 est vrai que c’est Zosime,