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ces lieux-là un feu en forme de globe ou de lampe, et ce feu, dit Zozime, s’est vu jusqu’à notre temps, c’est-à-dire jusque vers l’an de Jésus-Christ 400. On jette dans le lac des présents pour la déesse : il n’importe de quelle espèce ils soient. Si elle les reçoit, ils vont au fond ; si elle ne les reçoit pas, ils surnagent, fût-ce de l’argent ou de l’or. L’année qui précéda la ruine des Palmiréniens, leurs présents allèrent au fond, mais l’année suivante tout surnagea.

Licinius, ayant dessein de recommencer la guerre contre Constantin, consulta l’oracle d’Apollon de Didyme et en eut pour réponse deux vers d’Homère, dont le sens est : « Malheureux vieillard, ce n’est point à toi à combattre contre les jeunes gens ; tu n’as point de forces et ton âge t’accable. »

Un dieu assez inconnu, nommé Besa, dit Ammien Marcellin, rendait encore des oracles sur des billets, à Abydos, dans l’extrémité de la Thébaïde, sous l’empire de Constantius, car on envoya à cet empereur des billets qui avaient été laissés dans le temple de Besa, sur lesquels il commença à faire des informations très rigoureuses et jeta dans les prisons, ou envoya en exil, ou fit tourmenter cruellement un assez grand nombre de personnes. C’est que, par ces billets, on consultait le dieu sur la destinée de l’empire ou sur la durée que devait avoir le règne de Constantius, ou même sur le succès de quelque dessein que l’on formait contre lui.

Enfin Macrobe, qui vivait sous Arcadius et Honorius, fils de Théodose, parle du dieu d’Héliopolis de Syrie et de son oracle et des Fortunes d’Antium en des termes qui marque positivement que tout cela subsistait encore de son temps.