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posée dans l’article 77, qui y met obstacle ; c’est que le grand et le petit tourbillon ont des forces égales précisément dans le seul endroit par où ils peuvent s’attaquer. L’enveloppe était purement imaginaire, et il la faut rejeter. Nous savons déjà, par une longue expérience, que les équilibres qui entrent dans la constitution de l’univers, sont d’une grande durée.

84.On peut imaginer aussi, si l’on veut, que les deux fluides sont analogues à l’eau et à l’huile, et immiscibles comme ces deux liqueurs. Il est certain que la matière éthérée du grand tourbillon est toute de la même nature (36) : il serait fort possible que celle du petit fut tout entière aussi d’une autre nature, qui la rendrait immiscible avec celle du grand. Il semble même qu’il peut y avoir une infinité de fluides, qui, pris deux à deux, soient immiscibles, et cela encore à différens degrés.

85.Le petit tourbillon arrêté dans le grand par cet équilibre qu’il y a rencontré, peut encore n’être pas arrêté exactement ; il ne changera pas de couche, l’équilibre ne le permet pas ; mais il changera de cercle dans cette même couche, et voici pourquoi. Il faut se rappeler ici entièrement l’article 50. Si le centre du petit tourbillon était posé dans la couche du grand, qui passe par ce que nous avons nommé ses pôles, il est clair que la surface supérieure du petit tourbillon serait couverte d’arcs de cercles, qui tous, à compter depuis les pôles jusqu’à leur équateur, auront toujours des directions plus parfaites d’occident en orient ; ce qui est le mouvement général du grand tourbillon. L’impulsion que recevra le petit d’occident en orient, sera donc inégale, quant à la perfection des différentes