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du tourbillon, ou, en un mot, de la pesanteur qui y règne. On sait, par expérience, que dans le tourbillon solaire cette vitesse est de 13 pieds 8 lignes et un peu plus en une seconde.

Il est visible que le nombre qui eût toujours exprimé une pesanteur, pouvait être plus grand ou plus petit à l’infini, et qu’il n’a été fixé tel qu’il est, que par une volonté souveraine, qui a eu égard aux rapports que notre tourbillon devait avoir au reste de l’univers ; rapports qui nous sont inconnus.

65.Si, selon les articles 57 et 58, le globe tombant tombe jusqu’au centre, il peut, en vertu de sa vitesse acquise, aller au-delà, et il remontera : mais les couches inférieures le repousseront comme auraient fait les supérieures, et cela selon une direction toute contraire à celle de sa première vitesse acquise ; de sorte qu’il s’arrêtera enfin au centre, où il sera absolument sans pesanteur, tant la pesanteur est une qualité peu inhérente et peu essentielle au corps. Loin que celui-là soit poussé et obligé de céder sa place, au contraire, tout tendra de tous côtés à le fuir.

66.Mais ce qui arrivera fort aisément, c’est que ce globe, pourvu qu’il soit tombé d’une hauteur suffisante, aura acquis assez de vitesse pour se trouver dans une couche, où il sera en équilibre avec un volume égal de matière éthérée ; car le désavantage qu’il aura par sa masse solide, pourra bien être réparé par un certain degré de vitesse acquise. Il s’arrêtera donc à une certaine couche ; et comme il n’a nulle force pour lui résister, elle l’emportera avec elle, comme s’il en faisait naturellement partie. On peut se souvenir que, selon les articles 57 et 58, il avait toujours, dans