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monter, était du centre à la circonférence (47) : donc, la descente du globe, qui ne peut être que la même direction renversée, est de la circonférence au centre.

59.Le globe n’a reçu aucun choc, aucune impulsion ; il n’est descendu qu’à cause du plein, et par la nécessité de céder sa place à un fluide qui montait : mais en descendant, il a acquis de la vitesse, et une vitesse qui lui est propre.

60.Cette vitesse ne vient que de la force centrifuge ou expansive des couches du tourbillon qui, étant toutes égales à cet égard, ne peuvent donner chacune qu’un degré égal de vitesse : ainsi la vitesse du globe tombant, sera une vitesse accélérée, toujours composée de degrés égaux.

61.Le globe tombant de plus haut, n’en aura pas une plus grande vitesse initiale, puisque la couche d’où il tombera n’en aura pas une plus grande force centrifuge.

62.Par rapport à cette vitesse, il n’importe non plus qu’elle soit la grandeur du globe ; car il ne reçoit aucun choc (59) qui eût fait varier la vitesse, selon la masse choquée.

63.On voit assez que tout ce qui vient d’être dit n’est que le système de Galilée sur la pesanteur, qui se déduit très simplement de nos principes. Rien n’est plus ordinaire aux hommes, que de concevoir les corps naturellement pesans ; mais dès qu’on pensera un peu, on verra que rien n’est plus inconcevable. Nous ne nous arrêterons pas à le prouver.

64.La vitesse initiale d’un corps quelconque (62), tombant d’une hauteur quelconque (61), est la vraie mesure de la force générale centrifuge ou expansive