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SECTION V.

Du Corps solide dans un Tourbillon.

57.Concevons un corps parfaitement solide, et sans aucun mouvement, posé dans le tourbillon partout ailleurs qu’au centre. Qu’arrivera-t-il ? Il est certain que, dans la couche qui le contient, il occupe la place d’un volume égal de matière fluide qui aurait circulé avec tout le reste, et contribué à l’effort centrifuge de toute la couche, et que pour lui il n’y contribue rien. La couche qui le porte est donc affaiblie à cet égard, et n’est plus en équilibre avec les autres. Les couches supérieures a celle-là n’y gagnent rien ; elles n’en ont pas plus de facilité à monter ; mais les inférieures en ont davantage, puisque la couche chargée leur résiste moins qu’elle ne faisait. Elles vont donc monter ? Elles ne le peuvent, si le globe solide ne descend, puisque tout est plein (1), et il descendra, puisqu’il n’a aucune résistance à opposer. Pendant le séjour qu’il a fait dans sa couche, il est impossible qu’il n’y ait pris une quantité proportionnée de la direction d’occident en orient, qui est celle de cette couche comme de tout le tourbillon : mais parce qu’il ne descend qu’en vertu de la force expansive du tourbillon, dont la direction est du centre à la circonférence, il ne descendra que selon une ligne qui fera partie d’un rayon du tourbillon. Il est clair que ce sera la même chose dans la seconde couche et dans les suivantes.

58.Ce globe n’a pu descendre sans faire monter en sa place, à chaque instant, des volumes égaux de matière fluide. La direction de leur mouvement, pour