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dans sa couche. Il en a à ses deux côtés une infinité d’autres égaux à lui, et tous différemment inclines à lui. C’est la même chose que si nous imaginions notre globe terrestre tout couvert de cercles concentriques au globe, et posés de manière, par rapport à L’équateur, que l’écliptique devînt un de ces cercles. Ils se couperaient tous en deux points diamétralement opposés, comme font l’équateur et l’écliptique. Voilà la formation exacte d’une couche sphérique quelconque, et par conséquent de toutes celles de notre tourbillon. Venons maintenant à leurs forces centrifuges.

45.Tout corps ou point qui décrit un cercle, tend incessamment, par sa force centrifuge, à s’échapper en ligne droite, et à décrire la tangente du point où il se trouvait lorsqu’il s’est échappé. Supposons qu’il s’échappe pour un instant infiniment petit, il décrira une tangente infiniment petite, dont le bout sera infiniment peu plus éloigné du centre du cercle que n’était son origine, et il se trouvera a ce bout. Supposons que tous les autres points qui décriraient la même circonférence que le premier qu’on a supposé, en aient fait autant, que sera-t-il arrivé ? Ils se trouveront tous plus éloignés du centre qu’ils n’étaient auparavant, quoique infiniment peu, et le cercle sera agrandi de même. Chacune des petites tangentes décrites sera devenue pour lui un nouveau côte infiniment petit, et plus grand qu’il n’était.

46.Il est à remarquer que de tous les efforts différens que faisaient les points d’une même circonférence pour l’agrandir, en suivant toutes les directions de différentes tangentes, opposées même les unes aux autres, aucun effort n’en a contrarié un autre par rapport à