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qui ne sont que pour nous ; et tout ce qui se trouvera fondé là-dessus, le sera assez peu.

25.On conçoit bien pourquoi, dans la circulation d’un solide, toutes les couches circulaires qui le composent, se meuvent parallèlement à l’équateur : c’est à cause de la liaison des parties.

Mais dans la circulation d’un fluide où cette liaison n’a pas lieu, pourquoi ce parallélisme ? C’est un mouvement singulier, unique entre une infinité d’autres possibles, plus convenables la plupart à un fluide très agité ; un mouvement qui par lui-même se maintient difficilement. Où trouvera-t-on le principe qui détermine toute la suite des centres des parallèles à être une ligne constamment immobile dans un pareil fluide, au milieu duquel elle se trouve ?

26.Il est très certain que nos six planètes se meuvent, non dans des cercles parallèles à un équateur, et par conséquent entre eux, mais dans des cercles qui se coupent tous, ont pour centre le soleil, et qui sont ce qu’on appelle de grands cercles de la sphère, le tourbillon étant supposé sphérique, comme il l’est ici. Or, comment concevra-t-on que ces six grands cercles puissent, avoir une circulation si différente de celle de tous ces parallèles dont on formait le tourbillon ? Ceux-ci sont un nombre infini, et les autres ne sont que six, qui devraient à la fin, ou plutôt très vite, se conformer aux plus forts, et en suivre le mouvement. Encore s’il n’y en avait qu’un ou deux, ou même que tous les six fussent fort proches les uns des autres, on pourrait croire, quoiqu’avec peu d’apparence, qu’ils se défendraient contre l’impression générale du tourbillon, en formant une zone fort étroite, qui aurait d’ailleurs