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Après la mort du roi, il se retira au jardin royal dont il avait conservé la surintendance. Son art céda enfin à une nécessité inévitable ; il mourut le 11 mars 1718, âgé de près de quatre-vingts ans.

L’académie des sciences l’avait choisi en 1699 pour être un de ses honoraires.

Outre un profond savoir dans sa profession, il avait une érudition très variée, le tout paré et embelli par une facilité agréable de bien parler. La raison même ne doit pas dédaigner de plaire quand elle le peut. Il était attaché à ses devoirs jusqu’au scrupule ; et quelquefois au milieu de douleurs assez vives, il ne laissait pas d’être auprès du roi dans les temps où il devait être. L’assiduité d’un homme aussi désintéressé, et qui au lieu de demander refusait, n’était pas celle d’un courtisan. Quelquefois il ne se défiait pas assez des instructions qu’il recevait dans les choses de son ministère ; car il était dans un poste trop élevé pour avoir la vérité de la première main ; et l’amour qu’il se sentait pour la justice, le témoignage qu’il s’en rendait, l’attachaient beaucoup aux idées qu’il avait prises. Il a toujours souffert ses longues et cruelles infirmités avec tout le courage d’un sage physicien, qui sait à quoi la machine du corps humain est sujette, qui pardonne à la nature.

Il avait épousé Marie Nozereau, dont il a laissé deux fils : l’aîné, évêque de Lombez ; et le second conseiller d’état.