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plus utiles que tous ses travaux.

La succession d’Espagne ayant fait renaître la guerre, il étoit à Namur au commencement de l’année 1703 et il y donnoit ordre à des réparations necessaire lorsqu’il apprit que le Roi l’avait honoré du Bâton de Maréchal de France. Il s’étoit opposé lui-même quelque temps auparavant à cette suprême élevation que le Roi lui avoit annoncée, il avoit representé qu’elle empêcheroitqu’on ne l’emploïât avec des Generaux du même rang, et feroit naître des embarras contraire au bien du service. Il aimoit mieux être plus utile, et moins récompensé, et pour suivre son goût, il n’auroit fallu payer ses premiers travaux que par d’autres encore plus necessaires.

Vers la fin de la même année il servit sous Monseigneur le Duc de Bourgogne au Siège du vieux Brisach, Place tres considerable, qui fut réduite à capituler au bout de 13 jours et demi de tranchée ouverte, et qui ne coûta pas 300 Hommes. C’est par ce Siège qu’il a fini, et il y fit voir tout ce que puovoit son Art, comme s’il eût voulu resigner alors tout entier entre les mains du Prince qu’il avoit pour Spectateur et pour Chef.

Le titre de Maréchal de France produisit les inconveniens qu’il avoit prévûs ; Il demeura deux ans inutile. Je l’ai entendu souvent s’en plaindre ; il protestoit que pour l’interest du Roi et de l’Etat il auroit foulé au pieds la dignité avec joïe. Il l’auroit fait, et jamais il ne l’eût si bien meritée, jamais même il n’en n’eût si bien soûtenu le veritable éclat.

Il se consoloit avec ses sçavantes Oisivetés. Il n’épargnoit