Page:Fontanges - Délicieuses voluptés, 1935.djvu/24

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 24 —

— Et pourquoi, maman ?…

— Mais, plus tard, il pourrait demander ta main, et ce serait un joli parti…

— Je deviendrai… sa femme ? demanda ingénuement Jacqueline.

— Oui… Enfin, c’est un projet… lointain. Nous verrons. D’ici-là…

Et madame de Rembleynes se tut pour retomber dans son mutisme ordinaire.

…D’ici-là, pensait Jacqueline, il me faudra attendre… Mais, au fait, attendre quoi ?… L’œuvre de chair… qu’en mariage seulement…

Et la jeune fille poursuivit sa rêverie, en silence, elle aussi, sa rêverie de tous les jours, lancinante, tyrannique, délicieuse, ravivée aujourd’hui, par les quelques paroles banales de sa mère.