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PRÉLIMINAIRE.

de la Forêt de Windsor présente une grande variété de tableaux descriptifs, où respire un amour vrai de la campagne : il a d’ailleurs un grand mérite pour les Anglais, c’est de peindre les beautés du site, et de retracer les faits célèbres dont il fut le théâtre. Windsor est environné de châteaux riants et d’habitations champêtres, où les riches propriétaires de Londres viennent reposer loin du tumulte des affaires. Pope est relu tous les printemps sous la même forêt qu’il a chantée.

Le Temple de la Renommée, dont le plan est vague, offre des images brillantes et poétiques. L’ode sur sainte Cécile, qui renferme des strophes harmonieuses, n’est point comparable à celle de Dryden.

Les morceaux traduits d’Horace, de Virgile, d’Ovide, de Lucain, méritent d’être lus : ils donnent un exemple utile aux jeunes gens, celui d’un grand poëte qui s’essaie et se perfectionné dans l’étude des modèles antiques.

La traduction d’Homère exige de plus longues remarques. Ce fut l’ouvrage qui lui procura le plus de renommée, de fortune et de persécution. Le discours qui le précède a reçu des éloges ; il renferme des réflexions judicieuses : mais sont-elles assez profondes ? ne se perdent-elles pas sous, un entassement de métaphores et de figures peu convenables au genre d’une dissertation ? Ne vaut-il pas mieux exprimer un jugement précis dans une prose claire et sage, que de multiplier ces comparaisons qui cachent souvent le vide ou la fausseté des idées ?