RÉPONSE
Monsieur,
Les honneurs littéraires ne sont pas seulement destinés à ceux dont les chefs-d’œuvre ont instruit et charmé le monde. Il est aussi quelque gloire pour ces talents aimables et faciles qui, d’âge en âge, ont fait l’ornement de nos sociétés les plus choisies, et sont devenus, en quelque sorte, les conservateurs des grâces et de l’urbanité française.
Les grands écrivains sont connus et cités en tous lieux. L’admiration publique a prévenu leur panégyriste, et, dès que celui-ci se présente, il est interrompu par les regrets et les hommages universels qui retentissent sur leur tombeau ; en un mot, dès qu’on a prononcé le nom d’un grand homme, on a déjà fait son éloge.
Des nuances plus fugitives et moins faciles à saisir forment les traits de ces auteurs ingénieux et légers dont l’à-propos fut, pour ainsi dire, la première muse. Plus leur esprit souple et varié s’accommode aux circonstances qui l’inspirent, et plus il a quelquefois de