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DISCOURS.

nes attaquaient de toutes parts le trône de l’infortuné Louis XVI. Il fléchit sous leur ascendant. Il mit dans ses conseils les premiers auteurs de ses maux. Il crut que ces hommes, soi-disant populaires, seraient assez forts pour contenir la révolte après l’avoir déchaînée. Qu’arriva-t-il ? Vous le savez. Ces ministres, enfants d’une opinion mensongère, furent écrasés sous les débris de la monarchie, dont ils avaient abattu tous les soutiens.

Je ne prétends point connaître mon siècle aussi bien que nos adversaires. Je n’ai pas surtout le droit de parler en son nom ; mais ce qui me semble aujourd’hui marquer le caractère du siècle et du peuple, c’est la fatigue des révolutions, et l’ennui des sophismes qui les enfantent.

Il faut se résumer.

Nous répétons que la loi nouvelle est imparfaite. Mais elle peut soustraire la France aux dangers inévitables qu’amènerait un plus long développement de la loi du 5 février. Un système électoral n’est pas l’œuvre d’un jour. S’il est encore incomplet, il est du moins amélioré par cette loi que nous acceptons, à la même unanimité, comme le gage de la sécurité présente, comme l’augure d’un meilleur avenir.