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ŒUVRES DE FONTANES.

vaines théories que les excès du pouvoir absolu.

Ainsi la loi qui nous occupe doit être modifiée par une double raison. L’emploi qu’on en fit, la rend, dit-on, trop démocratique. L’emploi qu’on en fera, dans d’autres occasions, la rendra trop peu populaire.

Je n’insiste point sur d’autres inconvénients plus ou moins graves, développés avec tant de sagesse par M. le marquis Barthélemy. Tous les abus de détail ont été saisis dans cette séance, avec une rare sagacité par M. le marquis de Clermont-Tonnerre. En montrant le mal, je n’ai point la prétention d’indiquer le remède. C’est au législateur suprême qu’il appartient d’achever son ouvrage. Il nous a donné la Charte, il doit seul en compléter tout le système Je ferai seulement quelques réflexions.

Il est indispensable qu’une loi sur les élections donne à tous les grands intérêts de la société leurs défenseurs naturels et leurs représentants légitimes. À la tête de ces grands intérêts se place la propriété territoriale. Tout le monde sait que l’agriculture a fondé la patrie. Elle donne au caractère de l’homme quelque chose du calme, de l’ordre et de la constance qu’exige la durée de ses travaux. Elle est amie de la terre natale, elle craint toutes les révolutions qui peuvent l’en arracher. Me sera-t-il permis de citer une anecdote qui n’est pas, ce me semble, sans intérêt ?

Un homme a longtemps effrayé l’Europe de son ambition. De quelque manière qu’on juge les qualités de cet homme extraordinaire, on ne peut lui refuser au moins la science du pouvoir. Eh bien ! un