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DISCOURS.

gence jusqu’aux merveilles du Louvre qu’achèvent tous les arts.

Il est d’autres lois qui ne peuvent obtenir en naissant une faveur aussi générale. En vain les esprits les plus éclairés auront réuni toutes leurs lumières dans un code de jurisprudence, ils ne pourront le mettre à l’abri de toutes les objections.

L’orateur du gouvernement[1] s’est exprimé, sur ce sujet, avec autant de dignité que de sagesse. Il avait depuis longtemps laissé, dans le Corps législatif, des souvenirs chers et honorables. Il connaît nos sentiments. Il sait que dans cette enceinte, si quelques avis diffèrent, toutes les intentions se ressemblent. J’ose ajouter que cette différence d’opinions, sagement manifestée, est quelquefois le plus bel hommage qu’on puisse rendre au pouvoir monarchique. Elle prouve que la liberté, loin de se cacher devant lui, se montre avec confiance, et qu’elle a cessé d’être dangereuse.

C’est en restant sur cette juste limite de ses attributions et de ses devoirs, que le Corps législatif pourra justifier l’estime dont il a reçu un si beau témoignage de Sa Majesté même. Il n’oubliera jamais cette lettre glorieuse écrite du camp de Burgos, et l’envoi des drapeaux qui ont été les prémices de la victoire.

L’Empereur est trop accoutumé à vaincre pour que nous remarquions dans son histoire un triomphe de plus. Il suffit de dire qu’après quelques marches, il

  1. M. de Ségur.