dards qui nous sont offerts sont ceux-là mêmes qu’enlevèrent aux ennemis les bataillons commandes par deux illustres généraux qui sont nos collègues[1]. Un tel choix manifeste à notre égard l’attention la plus honorable, et le Corps législatif, en suspendant ces étendards autour des murs qu’il habite, va, pour ainsi dire, s’environner de sa propre gloire.
Ce Corps, dont j’ai l’honneur d’être l’organe, n’était point réuni quand une campagne de six semaines a changé l’état de l’Europe. Il n’a donc pu faire entendre sa voix dans cette première ivresse du succès qui favorise l’éloquence et l’enthousiasme. Les éloges seraient aujourd’hui sans but, et cette pompe serait superflue, s’il ne fallait y rappeler qu’une de ces victoires ordinaires qui restent sans influence, et méritent à peine un souvenir. La gloire des triomphes militaires s’estime par les résultats qu’elle produit ; plus ils se développent, et plus elle augmente. À ce titre on célébrera toujours avec une admiration nouvelle cette bataille d’Austerlitz qui a repoussé les Russes dans leurs déserts, et qui, suivant les premiers orateurs anglais eux-mêmes[2], a séparé, comme autrefois, la Grande-Bretagne du reste du monde.
Combien l’aspect de ces drapeaux retrace à nos yeux