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DISCOURS


PRONONCÉ PAR LE PRÉSIDENT DU CORPS LÉGISLATIF


POUR L’INAUGURATION


DE LA STATUE DE L’EMPEREUR[1],


Le 24 nivose an XIII (14 janvier 1805).




La gloire obtient aujourd’hui la plus juste récompense, et le pouvoir en même temps reçoit les plus nobles instructions. Ce n’est point au grand capitaine, ce n’est point au vainqueur de tant de peuples que ce monument est érigé : le Corps législatif le consacre au restaurateur des lois. Des esclaves tremblants, des nations enchaînées ne s’humilient point aux pieds de cette statue ; mais une nation généreuse y voit avec plaisir les traits de son libérateur.

Périssent les monuments élevés par l’orgueil et la flatterie ! Mais que la reconnaissance honore toujours ceux qui sont le prix de l’héroïsme et des bienfaits. Eh ! quel bienfait plus mémorable que celui d’un Code uniforme donné à trente millions d’hommes ! Le jour où le Code civil reçut dans cette enceinte la sanction nationale, fut le premier jour qui fixa nos

  1. Le Corps législatif, sur la proposition de M. Marcorelle, avait voté l’érection de cette statue le 3 germinal an XII.