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DU GÉNIE DU CHRISTIANISME.

cause. Nous avons demandé des sourires au berceau, et des pleurs à la tombe : tantôt avec le moine maronite, nous avons habité les sommets du Carmel et du Liban ; tantôt avec la fille de la Charité, nous avons veillé au lit du malade : ici, deux époux américains nous ont appelé au fond de leurs déserts ; la, nous avons entendu gémir la vierge dans les solitudes du cloître : Homère s’est venu placer auprès de Milton, et Virgile à côté du Tasse. Les mines de Memphis et d’Athènes ont contrasté avec les ruines des monuments chrétiens, les tombeaux d’Ossian avec nos cimetières de campagne. À Saint-Denis, nous avons visité la cendre des rois ; et quand notre sujet nous a forcé de parler du dogme de l’existence de Dieu, nous avons seulement cherché nos preuves dans les merveilles de la nature. »

Les espérances que donne ce début ne sont point trompeuses. À quelque page qu’on s’arrête, on est touché par d’aimables rêveries, ou frappé par de grandes images. Il ne faut jamais oublier que cet ouvrage est moins fait pour les docteurs que pour les poëtes. Ceux qu’avaient prévenus les plaisanteries de l’incrédulité moderne s’étonneront de leur erreur. en découvrant les beautés du système religieux. Elles sont toutes développées par l’auteur.

Il considère dans son premier volume les mystères du christianisme. Plus une religion est mystérieuse, et plus elle est conforme à la nature humaine. Notre imagination aime surtout ce qu’elle devine, et croit découvrir davantage, quand elle ne voit rien qu’à demi. Il montre ensuite les sacrements institués pour les divers besoins de l’homme, depuis la naissance jusqu’à la mort. C’est par eux que le chrétien communique sans cesse avec le Ciel, et qu’il voit tous les préceptes de la morale sous des images sensibles. Bravons de froids sarcasmes, et ne craignons point