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DE LA LITTÉRATURE.

Nil intentatum nostri liquere poetæ ;
Nec minimum meruere decus, vestigia græca
Ausi deserere, et celebrare domestica facta ;
Vel qui pretextas, vel qui docuere togatas.


On peut voir à propos du dernier vers, dans les remarques du savant Dacier, que les Romains avaient non seulement exposé sur le théâtre les aventures du leurs personnages héroïques, mais jusqu’aux événements de la vie commune. Ils connaissaient en quelque sorte le drame comme la tragédie.

On est étonné de tant d’idées disparates en si peu de pages ; car on n’est qu’au commencement du premier volume. Mais la surprise augmentera bien davantage.

Ce qui paraît animer madame de Staël contre les Grecs, c’est qu’ils n’ont point connu l’amour ; c’est qu’on ne trouve point de véritable sensibilité dans leur poésie ; c’est qu’enfin chez eux les femmes n’ont point eu d’influence.

Nous examinerons dans l’extrait suivant les deux premiers reproches contre lesquels s’élèvent de toutes parts les amis de la nature et de l’antiquité ; mais quant au dernier, qui touche le plus madame de Staël, hâtons-nous d’apaiser ses ressentiments. Il est certain qu’on voyait plus souvent les femmes dans le cabinet de Périclès et d’Alcibiade qu’autour des chaises curules où siégeaient les pères conscrits.

Cet article est déjà trop long ; mais il faut encore ajouter un mot. Sait-on pourquoi les Grecs n’étaient pas sensibles, selon madame de Staël ? C’est que le genre