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SUR MIRABEAU.

quand on songe à ses indignes successeurs, on conçoit ces regrets qui furent presque universels. Il faut être juste envers lui. En excitant du haut de la tribune des orages trop dangereux, il a porté plus d’une fois des vues très sages et très élevées dans la législation. Il a soutenu les principes d’une vraie liberté. Il s”est élevé avec force contre toutes les mesures oppressives. Il a flétri les tyrans démagogues ; aussi ses autels sont-ils tombés devant ceux de Marat, et rien n’était plus conséquent. Tel est le sort de tous les chefs des révolutions. Ils laissent l’empire à des hommes qu’ils ont à peine aperçus dans la foule de leurs complices. Ces complices font place à d’autres plus vils encore, et la destinée des peuples, qu’on voulait rendre meilleure, n’en devient que plus malheureuse. Mirabeau prédit tous ces maux à son lit de mort : ils se sont trop vérifiés pendant trois années. Gardons qu’ils ne renaissent encore, et souvenons-nous toujours des derniers conseils du premier fondateur de la révolution.



DU GÉNÉRAL LAFAYETTE,

ET DES MOTIONS FAITES EN SA FAVEUR AU PARLEMENT D’ANGLETERRE.
13 juillet 1797.

Ce n’est point ici le lieu d’examiner la vie politique de M. de Lafayette, et de porter, sur sa con-