dait à faire entrer dans l’Université l’esprit moral, religieux, conservateur, et la plupart de ses choix furent en ce sens. Il proposa ainsi M. de Bonald à l’Empereur comme conseiller à vie, et, durant plus d’un an, il eut à défendre la nomination
billets de confession, de la révocation de l’édit de Nantes, du ridicule mariage de Louis XIV avec madame de Maintenon, etc. Il faut que la faiblesse qui a précipité les Valois du trône, et celle des Bourbons, qui ont laissé échapper de leurs mains les rênes du gouvernement, excitent les mêmes sentiments.
« On doit être juste envers Henri IV, Louis XIII, Louis XIV et Louis XV, mais sans être adulateur. On doit peindre les massacres de septembre et les horreurs de la révolution du même pinceau que l’inquisition et les massacres des seize. Il faut avoir soin d’éviter toute réaction en parlant de la révolution. Aucun homme ne pouvait s’y opposer. Le blâme n’appartient ni à ceux qui ont péri, ni a ceux qui ont survécu. Il n’était pas de force individuelle capable de changer les éléments et de prévenir les événements qui naissaient de la nature des choses et des circonstances.
« Il faut faire remarquer le désordre perpétuel des finances, le chaos des assemblées provinciales, les prétentions des parlements, le défaut de règle et de ressorts dans l’administration ; cette France bigarrée, sans unité de lois et administration, étant plutôt une réunion de vingt royaumes qu’un seul état ; de sorte qu’on respire en arrivant à l’époque où l’on a joui des bienfaits dus à l’unité de lois, d’administration et de territoire. Il faut que la faiblesse constante du gouvernement sous Louis XIV même, sous Louis XV et sous Louis XVI, inspire le besoin de soutenir l’ouvrage nouvellement accompli et la prépondérance acquise. Il faut que le rétablissement du culte et des autels inspire la crainte de l’influence d’un prêtre étranger ou d’un confesseur ambitieux, qui pourraient parvenir à détruire le repos de la France.
« Il n’y a pas de travail plus important. Chaque passion, chaque parti, peuvent produire de longs écrits pour égarer l’opinion ; mais un ouvrage tel que Velly, tel que l’Abrégé chronologique du président Hénault, ne doit avoir qu’un seul continuateur. Lorsque cet ouvrage, bien fait et écrit dans une bonne direction, aura paru, personne n’aura la volonté et la patience d’en faire un autre, surtout quand, loin d’être encouragé par la police, on sera découragé par elle. — L’opinion exprimée par le ministre, et qui, si elle était suivie, abandonnerait un tel travail à l’industrie particulière et aux spéculations de quelques libraires, n’est pas bonne et ne pourrait produire que des résultats fâcheux.
« Quant à l’individu qui se présente, la seule question à examiner consiste