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VARIANTES.

les amis des arts. Son nom sera toujours réuni à celui de Rousseau dans la postérité.

Que conclure de tout ce qui a été dit plus haut ? Les partisans de l’ancien genre accorderont sans peine qu’il s’y est quelquefois mêlé du mauvais goût. Mais ce n’est pas Le Nôtre qui en est coupable. On condamne avec Whately et M. Morel les formes contraintes et bizarres qu’on a voulu trop souvent donner aux arbres, et les salons de verdure trop multipliés, et les petits jets d’eau, etc., etc. Que les défenseurs des parcs anglais cèdent à leur tour leurs rochers, leurs ruines, etc., etc. ; qu’on les conserve, si on les trouve : à la bonne heure ! mais assurément il est ridicule de les créer, quelque fidélité qu’on apporte dans leur imitation. Ne désapprouvons pas avec M. Morel les labyrinthes : l’Arioste et le Tasse les aimaient. Le Méandre était un fleuve enchanté. Les labyrinthes ont je ne sais quoi d’indéfini et de mystérieux qui plait à l’imagination. Avouons ensuite que M. Morel est celui de tous qui écrit avec le plus de choix, de goût et de clarté. Il y a des morceaux recommandables dans Wathely, comme la description de l’abbaye de Tintern. On regrette qu’il ait si mal à propos prodigué tant de métaphysique. Toutes ces distinctions du caractère emblématique, imitatif, original, sont aussi ennuyeuses qu’inutiles à son sujet : il expose les principes d’un art fait pour le délassement et le repos, comme les corollaires d’une science abstraite. Finissons par répéter ce qu’on sait déjà : Dufresni avait précédé tous les auteurs de la nouvelle méthode ; il voulut poster dans les jardins l’originalité de son esprit et de sa conduite ; mais ces jeux d’une imagination déréglée ne purent s’accorder avec le caractère simple et majestueux que Louis XIV imprimait à tous les monuments de son règne. »

FIN DU TOME PREMIER.


Errata. Page 383 à l’avant-dernière ligne ; à la fin de 1786, lisez : la fin de 1785.