Des bosquets de Windsor ressuscita la gloire[1].
Jeune, tu vis les champs embellis par la Loire ;
Mais ceux où je t’invite ont encor plus d’appas.
Comme on voit, quand l’hiver a chassé les frimas,
Revoler sur les fleurs l’abeille ranimée,
Qui, six mois dans sa ruche a langui renfermée,
Ainsi revole aux champs, Muse, fille du ciel !
De poétiques fleurs compose un nouveau miel ;
Laisse les vils frelons, qui te livrent la guerre,
À la hâte et sans art pétrir un miel vulgaire ;
Pour toi, saisis l’instant, marque d’un œil jaloux
Le terrain qui produit les parfums les plus doux ;
Reposant jusqu’au soir sur la tige choisie,
Exprime avec lenteur une douce ambroisie,
Épure-la sans cesse, et forme pour les cieux
Ce breuvage immortel attendu par les Dieux.
- ↑ Traduction en vers de la Forêt de Windsor.