Tous les arts ont fleuri sous ce ciel enchanté ;
Le goût à chaque pas y rencontre un modèle,
Sophocle, en ce lieu même, avec solennité,
Se couvrit à cent ans d’une palme nouvelle ;
À sa tribune encor Démosthène m’appelle ;
Phryné sort de la mer, et soudain sa beauté
Montre Vénus à Praxitèle.
Jupiter m’apparaît ; oui, du Maître des Dieux
L’artiste a reproduit l’auguste caractère ;
Phidias l’a vu dans Homère,
Comme il existe dans les Cieux.
Mais des plus beaux des arts que sont les vains prodiges
Auprès de ceux de la vertu ?
D’Aristide exilé je cherche les vestiges ;
Le plus grand des Thébains ici meurt abattu.
Là, des lois de Lycurgue embrassant la défense.
Vous opposez son peuple à celui de Solon,
Et l’œil observateur, aux grâces de l’enfance,
Croit voir de l’âge mûr succéder la raison.
De Socrate plus loin l’éloquent interprète.
Xénophon, vient m’ouvrir sa modeste retraite ;
Écrivain doux et pur, philosophe et soldat,
Il semble à Fénelon réunir Catinat.
Pythagore en secret m’explique son système ;
De Cérês-Éleusis les temples sont ouverts,
La Vérité pour moi s’y montre sans emblème.
Platon assis aux bords des mers
Dans un style divin m’annonce un Dieu suprême.
Aristote m’invite aux jardins d’Acadème.
Des sciences, des arts qui s’y donnent la main.
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POÉSIES DIVERSES.