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POÉSIES DIVERSES.

 L’oiseau qu’éveille l’aurore
 Cadence un air moins touchant.
 Mon fils Oscar est près d’elle ;
 Le couple aimable et fidèle
 Vers moi semble s’avancer ;
 Et, comme en un jour de fête.
 Jetant des fleurs sur ma tête,
 Tous deux courent m’embrasser.
Je meurs : mais Ossian (du moins j’aime à le croire)
Comme un vieillard obscur ne mourra point sans gloire.
Vous vivrez dans mes chants, ô vous qui m’étiez chers !
Un jour les voyageurs, de mon nom idolâtres,
Viendront, après mille ans, redire encore ces vers
 Au milieu des pierres grisâtres
 Dont vos tombeaux seront couverts.


ENVOI À M. LE TOURNEUR.


Je fuyais autrefois les tableaux attristants
Qu’étale à nos regards la campagne flétrie.
 Tout est changé : ma rêverie
Aujourd’hui les préfère aux tableaux du printemps.
De la forêt en deuil l’aspect mélancolique,
Les vapeurs que décembre épaissit sur les airs,
Ce soleil éclairant d’une lumière oblique
 La nudité des champs déserts,
Tout ce qu’a peint le Barde en sa douleur sublime,
 Comme à lui m’inspire des vers,
 L’enthousiasme qui m’anime