A reçu, dans les vers, le tribut de nos pleurs,
Et Paris, comme Athène, a senti ses douleurs.
Cythéron ! Cythéron ! que de fois ma pensée,
À travers tes rochers tristement élancée,
Sous le tombeau d’Œdipe ira s’ensevelir !
Quelles grandes leçons elle y peut recueillir !
Je le vois, consolé par sa seule innocence,
À la fureur des Dieux voué dès sa naissance,
Accepter le malheur comme un fardeau sacré
Que leur pouvoir impose ou retire à son gré,
Et faisant taire enfin sa plainte légitime,
Justifier le Ciel dont il est la victime.
Je vois comment la main de la Divinité,
Se dérobant dans l’ombre et dans l’éternité,
Vers ses destins divers pousse la race humaine,
Qui suit, les yeux fermés, la force qui l’entraîne.
Ainsi la Tragédie, en vers religieux,
Jadis aux spectateurs parlait du haut des Cieux,
À leur culte, à leurs lois les rappelait sans cesse,
Et leur rendait plus chers tous les lieux de la Grèce.
La Grèce en tous les temps, aux poëtes charmés,
Offrait des souvenirs, des tableaux renommés.
Là, tout les inspirait, et ces maîtres antiques
Ne trouvaient autour d’eux que des mœurs poétiques :
romantiques : « Dans l’effervescence de la première jeunesse, j’ai pu me permettre des saillies un peu fortes ; mais le temps de la raison est venu. J’ai eu la plus grande admiration à seize ans pour les Soirées helvétiques et l’An deux mil quatre cent quarante ; pour me punir, il faudrait me condamner à lire ces deux ouvrages en ce moment. »