Page:Fontanes - Œuvres, tome 1.djvu/499

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
372
ŒUVRES DE FONTANES.

Plus bas on voit l’Amour : son enfance charmée
Foule en riant la peau du lion de Némée ;
Il brave la massue en tournant un fuseau.
Non loin, une Pallas naissait sous le ciseau ;
Elle est debout ; sa tête à peine commencée
Avait déjà reçu la vie et la pensée ;
Elle enflamme l’artiste, et l’artiste exalté
Cacha dans les sourcils de la divinité,
Et dans son front rêveur, et dans ses yeux tranquilles,
Tous ces prudents conseils qui protègent les villes.
On voit dans ses regards le courage et la paix,
Et du fier Thémistocle elle a pris quelques traits.
L’égide est sur son sein, l’oiseau des nuits près d’elle,
Et l’olivier serpente autour de l’Immortelle.
Dans ce même atelier, sous les yeux d’Agénor,
Un enfant s’essayait d’une main faible encor ;
À son naissant génie il se fait reconnaître :
C’est Phidias qui croit pour surpasser son maître.
Il tient, il tient déjà le ciseau créateur
Qui doit de Jupiter retracer la grandeur.
....................
....................


(Comparaison.)

Telle aux flancs caverneux d’une roche enfoncée,
Quand, par un bruit soudain, la colombe est chassée