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LA GRÈCE SAUVÉE.

FRAGMENTS.


LE PROSCRIT.


Épisode[1].


 Déjà nous approchions des remparts de Tégée ;
Et, sur sa cime au loin de chênes ombragée,
Le haut Parthénius, que franchissent nos pas,
Des vieux rois argiens nous montre les états.
Un sentier nous conduit vers les dormantes ondes
Qu’empoisonna cette Hydre aux cent têtes fécondes.
Lerna bientôt s’éloigne, et dans la mer d’Argos
Le Phryxus à nos yeux court engloutir ses flots.
Argos parait ; nos voix ont salué les rives
Où Danaüs guida ses filles fugitives,
Où l’on dit qu’Inachus poliça les mortels
Et que le grand Persée a conquis des autels ;
Ces fameux souvenirs nous enflammaient encore.
Cependant le temps vole, et quatre fois l’aurore
A rouvert du soleil le palais radieux,
Depuis l’instant où Sparte a reçu nos adieux.
Enfin aux derniers traits du jour qui brille à peine,
Se découvre un hameau qui fut jadis Mycène.

  1. Cet épisode semble avoir du faire partie d’abord du second chant et du récit d’Agenor : le poëte avait changé de dessein, et le voulait sans doute transporter ailleurs en le modifiant.