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ŒUVRES DE FONTANES.

Une âme harmonieuse est dans chaque rameau,
Se mêle au doux zéphir, à la voix du ruisseau,
En magiques accents erre au loin sous l’ombrage,
Charme, enivre l’oreille et double le courage.
Nous rêvions suspendus à ces accords charmants,
Alors qu’un bruit de mort et d’affreux hurlements,
Les plus barbares voix, mille instruments sauvages,
De leur rauque harmonie étonnant nos rivages,
Nous annoncent de loin l’approche des Persans.
Leurs cris sont repoussés par nos mâles accents.
Bientôt, comme en nos jeux, nos flûtes retentissent
À leurs aimables sons tous nos pas s’asservissent ;
Nous marchons en chantant ; nous répétons ces airs
Ces airs de la victoire à nos aïeux si chers,
Quand du mâle Tyrtée, envoyé par Athène,
La lyre, en les guidant, triompha de Messène.
Nous attestons nos lois, nos ancêtres, nos Dieux ;
Du côté des Persans, accourt Mars furieux ;
Mais Bellone est pour nous, Léonidas nous guide.

 Les Perses en hurlant courent d’un pas rapide ;
Déjà tombent leurs dards comme un nuage épais :
Nous avançons cachés sous l’ombre de leurs traits.
Bientôt, s’embarrassant dans ces étroites roches,
Leurs nombreux bataillons redoutent nos approches
Une aveugle fureur les excite au hasard.
Chez nous, on obéit, on commande avec art.
D’un égal héroïsme, en ce jour animées,
Nos moindres légions égalent des armées ;
Chacun de nos soldats vaut une légion,