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LA GRÈCE SAUVÉE.

Thémistocle se lève, et promet d’autres prix
À ceux qui sur un char, et loin de la barrière,
S’élançant les premiers au bout de la carrière,
Douze fois de la borne éviteront l’écueil.
Les prix sont déposés, et déjà, plein d’orgueil.
Accourt Hippomédon qui naquit à Mycène.
Ses aïeux nourrissaient son audace hautaine ;
De l’antique Pélops Hippomédon descend.
Bientôt, d’un front plus doux, s’approche en rougissant
Le modeste Cimon, ce guerrier intrépide,
Le fils de Miltiade et l’ami d’Aristide.
Il n’a pas vingt printemps : ses exploits, sa bonté
L’ornent bien mieux encor que sa mâle beauté.
Il paraît : mille voix proclament sa vaillance.
Le seul Hippomédon garde un jaloux silence.
L’Élide à ses concours admet aussi des rois ;
Hiéron, qui soumit la Sicile à ses lois,
Envoya, de ces prés voisins de Syracuse,
Quatre coursiers choisis, que la fraiche Aréthuse
Dans ses limpides eaux souvent désaltérait :
Pour l’arène brûlante ils n’ont fui qu’à regret
Ces vallons enchantés où jouait Proserpine.
Un athlète, l’honneur de la cité voisine,
Le front ceint de lauriers, se présente après eux ;
C’est Polite, deux fois couronné dans ces jeux :
Elis est son berceau. Myrtil et Télégone,
Deux aimables jumeaux venus de Sicyone,
Osent à ces grands noms s’associer encor ;
Leurs grâces rappelaient et Pollux et Castor.
Ils sortaient de l’enfance, et leur naissante adresse