Page:Fontanes - Œuvres, tome 1.djvu/400

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
273
LA GRÈCE SAUVÉE.

Qui, dans ces mêmes lieux, abattait autrefois
Les tyrans de la terre et les monstres des bois.
De plus grands ennemis la Grèce est assiégée.
Cependant, des rochers dont elle est protégée,
À l’innombrable essaim des soldats de Xerxès
Sparte et Léonidas ferment encor l’accès.
Quand Sparte la défend, la Grèce est rassurée :
Mais d’abord elle veut sur sa cause sacrée
Appeler les regards et les faveurs des Cieux.
Lec vrai courage habite au cœur religieux :
Toujours un grand revers menace un peuple impie.

 Déjà se préparaient, dans les champs d’Olympie
Ces jeux qui, se mêlant aux plus graves leçons,
Reviennent d’âge en âge après quatre moissons.
On s’empresse, on accourt, on s’assemble en Élide
Des vallons de Tempé, des cités d’Argolide
Qu’épouvantaient jadis de crimes trop fameux.
Les enfants de Pélops, fondateur de ces jeux ;
On s’y rend de Corinthe et des monts de Sicile,
Et de la rive Égée, et du fond de cette île
Où naquit Jupiter, où les lois de Minos
Ont appris à Lycurgue à former des héros ;
Et de Sparte, et d’Athène, en tout temps sa rivale ;
Du haut du Cythéron, du Pinde et du Ménale,
Et d’Éphèse, et de Delphe où court l’homme incertain
D’un trépied prophétique apprendre son destin ;
Des champs de Marathon aux Persans si funestes,
Qui de leurs os blanchis montrent encor les restes,
Et de ceux de Platée où la mort les attend.