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ŒUVRES DE FONTANES.

N’a livré qu’à l’hymen sa modeste ceinture ;
Et son charme s’accroît de sa fécondité :
Le travail est sa dot, la pudeur sa beauté.
C’est là que, retraçant tous les traits de son père,
Le fils rend témoignage aux vertus de sa mère.
Dès l’enfance il honore, ainsi que ses aïeux,
Et les Dieux, et son père aussi saint que les Dieux.
Trop souvent, ici bas, les spectacles du crime
Ont allumé du ciel le courroux légitime ;
Jupiter va frapper : mais le Dieu menaçant
A détourné les yeux vers le chaume innocent ;
Il s’apaise et pardonne, et son Aigle tranquille
Dort sur les feux éteints de la foudre immobile.

 Tels luttaient tour-à-tour deux célèbres rivaux :
Si leurs chants sont divers, leurs succès sont égaux,
Et d’un grand peuple entr’eux la faveur se partage.
Le roi descend du trône, et leur tient ce langage :

 Salut, divin Homère ! ô chantre des guerriers !
Règne avec Apollon sous les mêmes lauriers.
Mais, quel que soit ton art, fils des Muses ! pardonne,
Le chantre de la paix obtiendra la couronne.

 Hésiode rougit, il s’approche, et sa main
Prend la couronne d’or, et le trépied d’airain,
Dons chers et glorieux, le prix de sa victoire ;
Et de ce grand combat éternisant l’histoire,
Lui-même, au Dieu des vers, sur le haut Hélicon,
Dédia le trépied, la couronne, et son nom.