Un murmure flatteur les accueille tous deux ;
Les autres concurrents s’écartent autour d’eux.
Le roi, levant son sceptre, ordonne le silence.
Homère a pris sa lyre, on l’écoute, il commence :
Les guerriers de Chalcis, sur quarante vaisseaux,
Pour venger Ménélas, avaient fendu les eaux ;
De ces hommes vaillants Elphénor est le guide ;
Leurs pavillons flottaient près du Xanthe rapide.
Soudain Mars aux Troyens a soufflé son courroux :
Contre le fier Ajax il les réunit tous.
On combat : la victoire est longtemps balancée.
Par la pique d’airain la pique est repoussée,
Les traits croisent les traits, l’acier heurte l’acier,
Le coursier hennissant attaque le coursier,
Poitrail contre poitrail leurs fureurs se répondent,
Et de leurs crins poudreux tous les flots se confondent.
Ajax des Phrygiens soutenait la fureur ;
Mars appelle la nuit, la fuite, la terreur ;
Du casque de Pluton il a chargé sa tête.
Trois fois Ajax s’élance, et trois fois il s’arrête,
Il cède au Dieu, s’éloigne et se retourne encor,
Quand tout-à-coup Minerve encourage Elphénor.
Trois cents Chalcidiens ont volé sur ses traces,
Et leurs piques de frêne entr’ouvrant les cuirasses
Rompent du chef troyen l’escadron belliqueux.
Mars recule indigné, Minerve est avec eux,
Et montrant dans les airs son égide éclatante,
Ramène aux Grecs vengés la fortune inconstante.
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LA MAISON RUSTIQUE.