Dans le sein qu’il chérit venait chercher sa proie,
Et disputait souvent aux lèvres d’un ami
Le pain ou les fruits secs dévorés à demi.
Mais le printemps renait : l’oiseau dans la campagne
Quitte enfin son ami pour revoir sa compagne.
L’enfant l’appelle encore, et le cherchant toujours,
Retourne au fond ds bois vers la fin des beaux jours
Là, d’un tuteur avide il éprouve la rage,
Et tombe massacré sur l’aride feuillage.
L’oiseau, qui du taillis parcourait l’épaisseur,
Reconnut dans son vol son jeune bienfaiteur ;
Il s’arrête, et couvrant ces dépouilles si chères
Et de mousse séchée et de feuilles légères,
Il meurt près de l’enfant dont la main l’a nourri.
De leur trépas commun l’Écossais attendri
Respecte encor les jours du Rouge-gorge aimable.
Soyons enfants aussi : c’est le but de ma fable.
Si les bois sont d’un parc le premier ornement,
L’éclat, le bruit des eaux, leur fécond mouvement,
Seuls donneront la vie à ce beau paysage.
J’ai déjà peint leurs dons, j’en ai montré l’usage :
Mais vous pouvez ici, par de plus grands effets,
Développer leur charme ainsi que leurs bienfaits.
Loin de moi ces étangs à l’aspect monotone,
Et l’air qui s’en exhale au retour de l’automne
Que le morne pêcheur à sa ligne attaché
Porte ailleurs des plaisirs dont je suis peu touché.
Si l’eau n’a point de cours, l’eau doit être bannie.
J’ai vu, je m’en souviens, aux champs d’Occitanie,
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ŒUVRES DE FONTANES.