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LA MAISON RUSTIQUE[1].
CHANT PREMIER.
LE JARDIN.
Je dirai les jardins et les plantes fertiles,
Doux trésor dont la ferme alimente nos villes,
Et les fruits des vergers, et les riches berceaux
Du parc, enorgueilli d’entourer les châteaux.
Ô toi qui te plaisais dans le vallon d’Ascrée,
Muse ! fille des champs, qui leur es consacrée,
Toi qui, simple en ton air, et modeste en tes vœux,
D’un pampre ou d’une fleur embellis tes cheveux,
Fais entendre aux Français les doux chants d’Hésiode :
Viens ; ne dédaigne point, en dépit de la mode,
- ↑ La Maison rustique, que Fontanes se contentait de désigner sous le titre modeste d’Essai sur la Maison rustique, n’est autre chose que l’ancien Verger refondu, recomposé et passé de la simple esquisse au tableau. Le Verger parut en 1788, avec une préface et des notes polémiques assez piquantes, que nous rejetons à la fin du volume. La Maison rustique, dégagée de cet entourage un peu étranger, agrandie en elle-même et ornée avec goût dans toutes ses dépendances, est devenu un élégant poëme didactique et descriptif au complet. Fontanes le termina durant sa proscription, après fructidor.