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ŒUVRES DE FONTANES.


« Cependant leur rage trompée
« N’en a que plus d’acharnement ;
« Par leurs cris la voûte frappée
« Pousse un affreux mugissement.
« Dieu ! quels outrages ils vomissent !
« Des Bourbons les mânes gémissent,
« En butte à de nouveaux forfaits ;
« Ô toi, l’amour de ma patrie,
« Cher Henri ! ce peuple en furie
« N’a pas fait grâce à tes bienfaits.

« Souvent cette enceinte sacrée
« Entendit les Français en pleurs
« Appeler ton ombre adorée,
« Et l’invoquer dans leurs malheurs.
« Oh ! qu’ils sont différents d’eux-mêmes !
« Ils chargent ton nom de blasphèmes,
« Ils jurent de haïr ton sang ;
« Et le noir démon qui les guide,
« Rend hommage au fer régicide
« Dont Ravaillac perça ton flanc.

« Quelles sont ces deux pales ombres
« Qui viennent, les cheveux épars,
« Pleurer, sur ces vastes décombres,
« Et les Bourbons et les Stuarts ?
« C’est Henriette, c’est sa mère ;
« Elles ont connu la chimère